Le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-o-cha a déclaré aujourd'hui qu'il accepterait et respecterait le verdict de la Cour constitutionnelle, attendu ce mercredi, quelle qu'en soit l'issue et qu'il n'a pas de plan B, au cas où le verdict serait contre lui.
Le tribunal constitutionnel doit rendre son verdict dans une affaire dans laquelle il est accusé, par le parti d’opposition Pheu Thai, d’habiter illégalement la résidence officielle du commandant en chef de l’armée, alors qu’il est en retraite, sans payer de loyer. Ceci est considéré comme un conflit d’intérêts en violation de la Constitution. Si le tribunal se prononce contre lui, il perdra son poste de premier ministre !
Le Premier ministre a déclaré qu’il n’était pas si inquiet de la décision du tribunal, ajoutant que si elle était contre lui, cela faciliterait la décision concernant son avenir.
Il est critiqué par les opposants pro-démocratie qui le trouvent trop intransigeant et qui l’accusent d’avoir fomenté un coup d’état militaire en 2014. De l’autre côté du spectre, on considère qu’il est trop « compréhensif » avec les jeunes.
Si la cour le déclarait coupable, cela lui permettrait de partir « avec les honneurs » sans démissionner ni être renversé par un coup d’état.
Concernant l’affaire elle-même, il explique que la résidence officielle du Premier ministre, à Ban Phitsanuloke, qui est en rénovation depuis assez longtemps, est trop grande pour sa famille, ajoutant qu’il déciderait d’emménager une fois les travaux de rénovation terminés.
Il a également déclaré qu’il ne s’inquiétait pas de la spéculation selon laquelle Ban Phitsanuloke est hanté et maudit, estimant que la divinité de la maison protégera quelqu’un comme lui, qui se dévoue pour la nation, la religion et la monarchie – les trois piliers de la société thaïlandaise.
Il a poursuivi en disant qu’il était prêt à quitter sa résidence actuelle, dans l’enceinte d’une caserne, si l’armée le souhaite, ajoutant qu’il a une maison ailleurs, mais qu’elle est petite. Par ailleurs au moment de choisir son logement, il doit prendre en considération plusieurs facteurs dont sa sécurité.
Clarifiant sa récente remarque, disant qu’il va durcir le ton avec les manifestants, le Premier ministre a déclaré qu’il voulait seulement dire que les responsables de l’application de la loi, y compris la police, les procureurs et le tribunal, doivent appliquer strictement la loi, pour assurer la sécurité, et que la libre expression ne devrait pas affecter les droits des autres personnes ni causer de problèmes.
Il s’est également plaint de ce qu’il prétend être la présentation biaisée par les médias des informations en donnant beaucoup d’espace aux manifestants tout en fournissant peu de couverture aux activités de Leurs Majestés le Roi et la Reine.
Cette déclaration va remettre de l’huile sur le feu car le général oublie la censure et l’auto-censure qui musellent la presse et il ne mentionne pas les programmes obligatoires de la télévision qui rendent compte des activités de la famille royale.
Rendez-vous demain 02/12/2020 pour le verdict du tribunal constitutionnel.
Source : ThaiVisa
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